À propos de l'étude

Ce texte de vulgarisation résume le bulletin de Martine St-Amour et Anne Binette Charbonneau, « Les naissances au Québec et dans les régions en 2014 » publiée en 2015 par l’Institut de la statistique du Québec, n°38.

  • Faits saillants

  • La fécondité est en recul depuis 2009 au Québec.
  • L’âge moyen maternel était de 30,4 ans en 2014; celui du premier bébé, de 28,9 ans.
  • À Montréal, les mères sont plus âgées et font moins d’enfants qu’en région.

Au Québec, la population se fait de plus en plus vieillissante et les bébés se font aussi plus rares. Après le mini baby-boom des années 2000, le nombre de naissance connaît une nouvelle diminution.

En effet, après avoir été à son niveau le plus bas en 2000, avec 72 010 bébés, le nombre de naissance n’a cessé d’augmenter dans les années qui ont suivi, dépassant les 88 000 bébés par an depuis 2009. L’année 2014 marque un arrêt de cette tendance, avec la naissance de 87 700 bébés, soit 1 100 de moins qu’en 2013.

Les données du Registre des événements démographiques du Québec montrent que la fécondité des Québécoises ne cesse de reculer depuis 2009. Cette étude présente une évolution des naissances qui s’illustre par une maternité de plus en plus tardive et des disparités démographiques entre les zones urbaines et les régions.

Des mères de plus en plus âgées

L’analyse des données montre un recul du taux de fécondité au Québec depuis 2009. Le taux de fécondité mesure le nombre de naissances vivantes sur l’année, rapporté à la population féminine en âge de procréer (15-44 ans). Il était en constante augmentation depuis les années 2000, avant de diminuer à la fin de la décennie. L’indice de fécondité est passé de 1,73 en 2008 à 1,62 en 2014.

D’après les auteures, depuis 2013, les 30-34 ans « affichent la fécondité la plus élevée» au Québec et dépassent donc les 25-29 ans. C’est un résultat surprenant car, traditionnellement, ce sont les femmes âgées de moins de 30 ans qui font le plus d’enfants. Les données mettent en avant une baisse du taux de fécondité des plus jeunes (15 à 29 ans), alors que celui des plus âgées augmente (30 à 44 ans).

Les mères québécoises sont donc en moyenne de plus en plus âgées. En 2014, l’âge moyen maternel était de 30,4 ans; l’âge du premier enfant, de 28,9 ans. À titre de comparaison, en 1975, l’âge moyen des mères était de 27 ans et celui de la première naissance, de 25 ans.

Montréal et les régions

L’étude compare également les données selon les régions du Québec. À Montréal, la baisse de la fécondité et l’augmentation de l’âge moyen maternel sont plus marqués qu’en région. L’âge moyen maternel est de 32,2 ans, pour une moyenne provinciale de 30,4 ans. La métropole affiche également le plus faible taux de fécondité du Québec : 1,49 enfant par femme.

Les régions de Laval, de la Capitale-Nationale et de la Montérégie connaissent les mêmes tendances que Montréal. Ce sont les seules régions du Québec où l’âge moyen maternel est supérieur à 30 ans. Les zones urbaines se distinguent donc par un recul de la fécondité et une maternité tardive plus marqués qu’en région.

En région, les taux de fécondité diminuent également depuis 2009. Le Nord-du-Québec connaît les diminutions de fécondité les plus sévères, bien que son taux reste largement supérieur à celui des autres régions : 2,39 enfants par femme en 2014. Les mères sont aussi plus jeunes en moyenne que dans les autres régions. Le Nord-du-Québec se distingue aussi par un taux de fécondité élevé chez les adolescentes. Il est de 67 pour mille chez les 15-19 ans comparativement à 7 pour mille dans le reste du Québec.

Un modèle familial qui se diversifie

Deux enfants sur trois sont nés de parents non mariés au Québec. À partir des années 1970, il y a eu une croissance importante d’enfants nés hors mariage pour ensuite se stabiliser au cours des années 2000.

Depuis 20 ans, la proportion des enfants ayant au moins un parent étranger a doublé.

Bien que les auteures ne tirent pas de conclusions de ces données, on peut penser que le modèle familial se diversifie au Québec. Les résultats rassemblés dans cette recherche soulèvent plusieurs questions. Ils suggèrent une transformation progressive de la démographie de la société québécoise. Les tendances qui ressortent sont celles d’un vieillissement des mères et d’une fracture entre la région métropolitaine et celle de la Capitale-nationale et le reste du Québec. Les problématiques sociodémographiques varient grandement sur le territoire. Comment adapter les politiques publiques aux particularités régionales : maternités tardives en zones urbaines versus maternités adolescentes dans le Nord-du Québec?