À propos de l'étude

Ce texte de vulgarisation résume l’article de Claudia Savard, Anne-Sophie Plante, Elise Carbonneau, Claudia Gagnon, Julie Robitaille, Benoît Lamarche, Simone Lemieux et Anne-Sophie Morisset, « Do pregnant women eat healthier than non-pregnant women of childbearing age? », publié en 2020 dans International Journal of Food Sciences and Nutrition, vol. 71, n° 6.

  • Faits saillants

  • Les femmes enceintes s’alimentent généralement mieux que les femmes en âge de procréer ou qui envisagent une grossesse.
  • Les femmes qui essaient de concevoir un enfant adhèrent à la prise de multivitamines prénatales, qui permettent d’avoir un bon apport d’acide folique, et donc de prévenir les éventuelles déformations chez le fœtus.
  • Même si les futures mamans s’alimentent mieux, la qualité de l’alimentation des femmes en général laisse place à une certaine amélioration.

Vous attendez nerveusement le résultat du test. Quelques minutes passent… surprise! Vous êtes enceinte! Soudain, des millions de questions se bousculent dans votre tête, et une particulièrement persiste quand vous mettez le nez dans votre assiette : est-ce que je mange assez bien? L’alimentation est au cœur de la grossesse et de nos vies. Elle est vitale pour le développement sain du fœtus. Est-ce que les femmes enceintes mangent mieux que les autres? Il semblerait que toutes ces questions… aient porté fruit!

Une équipe constituée de membres de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval se penche sur la qualité de l’alimentation des femmes. Grâce à des questionnaires en ligne où les participantes colligent leurs repas quotidiens, les membres effectuent des comparaisons entre les femmes enceintes, celles qui essaient d’avoir un enfant et celles en âge de procréer dans leur ensemble. 

Déclic à la grossesse

Fruits, légumes et grains entiers de façon abondante : il n’y a pas à dire, les femmes enceintes ont une meilleure alimentation que leurs consœurs. Grâce à cette amélioration dans leur diète, elles consomment également plus de micronutriments comme le fer, l’acide folique, la vitamine B9, la vitamine C, etc. Quant à la consommation de restauration rapide, elle prend aussi le bord lorsque les femmes apprennent la bonne nouvelle.

Diagramme tiré de Savard et al. (2020). Le score total de la qualité de la diète est calculé sur 100 points. Il est constitué de la somme des autres catégories (par exemple, Total fruits and vegetables compte pour 10 points ; Whole fruits, 5 points ; Grain products, 5 points, etc.). La catégorie Other foods est inversée : moins les femmes consomment de ces aliments, plus le score est élevé (pour un maximum de 20 points).

Comme l’alimentation a un impact sur elles et sur le développement de leur petit, manger sainement est primordial pour ces futures mères. Selon l’équipe de recherche, elles prennent davantage conscience de l’importance de ce qu’elles consomment, et veulent adopter de bonnes habitudes de vie en modifiant leur diète.

Plus de (bonnes) calories

Il n’y a pas que les habitudes alimentaires qui changent chez les femmes enceintes : leur apport énergétique (la fameuse teneur en calories) aussi! Il est en effet plus grand que celui des femmes qui essaient de concevoir. Cela fait sourciller les spécialistes : normalement, il est suggéré pour les femmes enceintes de consommer le nombre de calories recommandé, et non plus. Que se passe-t-il donc?

Les femmes qui tentent de concevoir un enfant commencent à réduire leur consommation d’aliments riches en gras, en sucre et en sel, ce qui diminue les calories qu’elles ingèrent. Puis, à la grossesse, elles mangent plus de fruits, de légumes et de grains entiers, des aliments qui procurent beaucoup d’énergie. Leurs calories augmentent donc, mais cette fois, ce sont de bonnes calories, riches en nutriments. L’augmentation de l’apport énergétique est donc la conséquence logique d’une meilleure diète. 

Enceinte ou désir d’enfant : l’information, j’en mange!

Ces bonnes nouvelles doivent être prises avec un grain de sel : s’il est vraiment que les femmes enceintes s’alimentent mieux, le portrait féminin global n’est cependant pas tout rose. L’alimentation de toutes les femmes en général laisse place à l’amélioration, afin d’atteindre une diète plus alignée avec les recommandations du guide alimentaire canadien.

Outre l’apport énergétique, une seule distinction est notable entre l’alimentation des femmes qui désirent devenir enceinte et celles de la même tranche d’âge. Lorsque le projet d’agrandir la famille apparaît, la prise de multivitamines prénatales – surtout intéressante pour l’acide folique qu’elles contiennent – entre au menu. Ce précieux sésame permet de prévenir des déformations chez le fœtus dès les premières semaines, et augmente les micronutriments chez les femmes désirant tomber enceinte. Les futures mères sont donc bien au fait des recommandations nutritionnelles pour leur santé, mais les femmes dans leur ensemble gagneraient à recevoir plus d’informations sur l’alimentation.

Coup de pouce à la mère et au bébé

La grossesse provoque un changement d’habitudes chez les femmes : elles sont nombreuses à manger mieux et à consommer les micronutriments nécessaires. Pour certaines en revanche, malgré une indéniable bonne volonté, le manque de ressources complique l’achat d’aliments équilibrés et sains. Des organismes spécialisés en la matière, comme la fondation OLO par exemple, peuvent aider. En plus de guider les futurs parents dans des choix alimentaires variés et de qualité, l’organisme offre aux femmes dans le besoin des coupons échangeables contre l’équivalent d’un œuf et un litre de lait par jour, un sac de légumes congelés par semaine ainsi que des multivitamines. Permettre aux mamans et leurs bébés d’être en meilleure santé, c’est définitivement une recette gagnante!